La richesse d'un patrimoine local, une histoire "baronniale" importante.

Dire pour Néhou que la notion de baronnie ne correspond pas à une aire géographie serait un peu cacher la richesse locale puisqu'il a été redécouvert dans le cartulaire, recueil d'actes administratifs, de la famille des de Vernon qui sont les barons de Néhou au XIIIème siècle, un partage de l'ensemble "baronnial" de Néhou. Guillaume de Vernon décédant vers 1279 sans descendance masculine susceptible de reprendre la totalité de la baronnie de Néhou, doit confier cette administration à ses gendres. Ainsi il faut découper sa baronnie en trois lots pour ses trois filles, Marie, Mathilde  et Jeanne. Ce partage recouvre principalement la superficie des deux communes. Guillaume devait commander sa baronnie depuis son château , situé derrière l'actuelle S.I.R.A.M. Après le découpage de la  baronnie, ce "chastel" n'a plus de rôle prédominant. Cet affaiblissement du château du baron correspond à l'évolution que subit le sens du mot "baron. Ce titre s'intègre dans la hiérarchie aristocratique. Etre baron devient de moindre intérêt puisque c'est être inférieur à un vicomte. Ces grandes baronnies se trouvent être morcelées en plus petites propriétés foncières. 

Beaucoup connaissent l'actuelle bâtisse de la Baronnie. C'est sûrement à l'époque de ce partage qu'apparaît le nom de cet édifice en souvenir l'un des trois lots du partage. La bâtisse de la Baronnie doit être la demeure dans laquelle un des gendres de Guillaume de Vernon réside. Celui-ci ne détiendrait plus le titre de baron de Néhou mais celui de baron de l'Angle. L'association n'a pas pour but de se documenter uniquement sur l'histoire de l'actuelle bâtisse de la baronnie. C'est pourquoi pour bien clarifier la démarche fixée par les membres a été choisi le nom d'ancienne baronnie. Sous cette dénomination qui semble se limiter à la chronologie médiévale se cachent des personnes qui souhaitent élargir la connaissance de leur patrimoine local et qui sont stimulés pour des recherche toujours plus enrichissantes. Dans son aire géographique la baronnie de Néhou s'accordant globalement avec les deux communes de Néhou-Saint-Georges et Saint-Jacques-de-Néhou ce souvenir du riche patrimoine médiéval a donc resurgi dans le nom de l'association qui tente de retracer la vie des hommes de ces deux paroisses au passé plus que commun.

Deux communes sur le territoire de Néhou en 1899 : une disposition administrative d’aménagement du territoire.

 

 

Le 8 septembre 1897, GARNIER, agent-voyer cantonal de Saint-Sauveur-le-Vicomte, à la demande du préfet de la Manche pour instruire la question relative à la création de deux communes sur le territoire de Néhou, remet un dossier destiné « à éclairer le préfet sur la situation.» Il se compose de cinq pièces dont cette carte « des biens communaux indiquant leur situation dans chaque secteur et les délimitations des deux communes nouvelles. »

 

La délimitation proposée par l’agent-voyer, résultat d’une étude très précise sur la répartition la plus équitable possible des biens communaux, marais et landes, est, à quelques variantes près, celle retenue lors du vote par la Chambre des députés du projet n°434 remis le 25 mai 1899. Le texte est adopté le 12 juin 1899 et publié au Journal officiel le lendemain. La loi d’intérêt général est promulguée par le Président de la République, Emile LOUBET, le 6 août de la même année. Huit jours plus tard, le préfet de la Manche nomme, pour chacune des deux nouvelles communes ainsi créées, des administrateurs provisoires.

 

Cette disposition législative ne manque pas, encore aujourd’hui, d’interroger à en croire les nombreuses sollicitations qui s’expriment pour traiter cet aspect particulier de l’histoire locale.

 

L’entreprise d’apparence est aisée. La matière est présente. Il suffit de la restituer. Il n’est, par exemple, que de reproduire la monographie paroissiale (1) rédigée par l’abbé LAMY, curé de Néhou de 1889 à 1915 ou bien de suivre la thèse soutenue par l’abbé HARIVEL, curé de Saint-Jacques-de-Néhou, dans son ouvrage (2) au caractère revendicatif affirmé. Facile. A moins de préférer reprendre les témoignages souvent railleurs relatés dans la presse de l’époque collationnés dans une plaquette localement bien connue.

 

Cette facilité d’apparence est franchement trompeuse.

 

Reproduire la monographie paroissiale, c’est accepter le parti-pris ecclésiastique au demeurant partisan et a fortiori partial. L’auteur en est parfaitement conscient. Honnête. Il met en garde lui-même le lecteur : « …qui raconte les événements auxquels il a pris part est exposé à les juger mal… » Cet avertissement vaut leçon de prudence.

 

Suivre l’abbé HARIVEL, un « Ami de l’histoire » qui, selon la formule d’André ROSTAND, « manque de (la) sérénité scientifique recommandée même aux amateurs », (3) c’est continuer d’entretenir la polémique qu’il a lui-même introduite. Inutilement. La démarche s’est trouvée déboutée à l’issue d’un conflit pathétique qui ne s’estompera qu’avec sa disparition en 1941.

 

Enfin, s’appuyer sur les articles de presse de l’époque pour la plupart marqués au coin de la dérision, c’est ajouter du ridicule au burlesque.

 

Néhou n’est pas Clochemerle ! (4) Avancer complaisamment des difficultés d’entente entre personnes, habitants ou populations pour expliquer la situation résiste mal à l’analyse. Il est, en effet, inconcevable, de penser un seul instant que cette raison ait pu être suffisante pour mobiliser la Représentation nationale. On sait d’expérience qu’il en faut davantage ! A l’évidence, l’affaire est d’une toute autre nature. Il s’agit d’une disposition d’aménagement du territoire et de découpage administratif qui mérite assurément mieux que ce qui en est généralement dit.

 

Des recherches nouvelles amènent aujourd’hui à reconsidérer la question sous un jour nouveau. Il convient désormais d’aborder cette disposition qui a conduit le législateur à créer en 1899 deux entités distinctes sur un même territoire communal, le plus objectivement possible, sans partialité, avec une rigueur soutenue pour ne pas éviter de retomber dans les approximations partisanes, les polémiques et les railleries du passé.

 

Toutes ces approches antérieures doivent être vigoureusement critiquées voire délibérément rejetées pour se tourner résolument vers une étude sérieuse, intègre et objectivement documentée afin de tenter de restituer la vérité de ce qui relève essentiellement d’une disposition administrative et politique.

 


(1)  Monographie paroissiale de Néhou. Archives départementales de la Manche. Cote : 7 J 49

 (2)  Abbé Auguste HARIVEL, Notre-Dame de Montrond au Prieuré du Belarbre continuée par l’église paroissiale de Saint-Jacques-de-Néhou, Coutances, Imprimerie Notre-Dame, 1934, 242 p.

 (3) Cité par le Dr Michel Guibert dans l’édition annotée du Voyage archéologique dans la Manche de Charles de Gerville,  Saint-Lô, Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, 1999, p.234

 (4) Gabriel CHEVALLIER, Clochemerle, 1934.

Libération de Saint-Jacques-de-Néhou (17 et 18 juin 1944 )

par Walfrid  HAMEL

la commune, à peine remise de son traumatisme du 13 mai 1944; mort du jeune Saint-Clair HITIER LAVERGAUT âgé de 20 ans, tué à  La Roquelle par les feldgendarmes ; arrestation de Mme veuve Alphonse HAMEL, et de sa fille Maria et du jeune TRAVERS MONTCUIT (lequel mourra dans la prison de Saint Lô) le 6 juin 1944) et tout cela pour avoir caché un aviateur américain ayant sauté en parachute , Saint-Jacques  va vivre sa libération dans le fracas de la bataille .

 

Le 17 juin 1944 , le 60ème régiment d'infanterie US, commandé par le Lt colonel Fred de ROHAN, libère le bourg.

 

Il y eu un combat pour le clocher car 7 soldats allemands y étaient embusqués.

 

Une grenade fut lancée, tuant un soldat, en blessant un autre .

 

Simultanément un blindé tira sur la toiture, l'action conjuguée aboutit à un incendie qui détruisit la toiture et les cloches .

Le Combat du Jacquin

La progression rapide de la 9ème division US, (général EDDY) coupe la retraite des forces allemandes vers le sud de la Presqu'île, mais la 77ème Division d'infanterie va tenter de traverser en force les lignes américaines. Le choc a lieu au hameau Jacquin dans la nuit du 17 au 18 juin. Il fut violent, entre 250 et 484 allemands périrent (selon les sources).

Dans cette manœuvre, le général allemand Rudolf STEGMAN, commandant la division fut tué prés de Bricquebec (la croix de Brie), le 18 juin.

Le général Heinz HELLMICH, commandant la 243ème division allemande et cherchant à gagner Portbail est tué le 17 juin par mitraillage sur la route de Portbail aux environs du Valdescie , non loin de son PC, du château de Malassis situé au Vretôt mais à la limite avec les Perques.

 Néhou et le général Georges PATTON

Dès le 6 juillet 1944, un hôte de marque, le général Georges PATTON se fixe secrètement à Néhou, hameau Rocamp, ferme de la ((Belle Manière)). Il arrive en uniforme de Sergent (opération FORTITUDE oblige ),les allemands devaient encore croire à l'invasion par le Pas-de-Calais.

Il organise son PC de manière spartiate (tentes et roulottes ).

Il se rend à une prestation folklorique organisée par sa mère à Saint-Jacques dans le but de recueillir des fonds, pour les colis destinés aux prisonniers français en Allemagne .

60 pommiers furent abattus afin de mettre en place le PC . de la 3ème Armée US .

Cinquante ans plus tard, ils furent replantés sous l'impulsion de Hellen PATTON, sa petite-fille, sur les lieux même du PC .maintenant officialisé et dénommé CAMP PATTON .

A noter que mon grand père prisonnier en Allemagne près de KASSEL, fut libéré par l'armée PATTON en avril 1945, il ignorait bien sur à l'époque que le général avait résidé à NEHOU .